Nous possédons tous une horloge interne que nous devons toujours respecter afin de maintenir un équilibre psycho-physique : c'est ce qu'est le rythme circadien. Etre plus actif pendant la journée et avoir besoin de dormir quand il fait nuit, ressentir de l'appétit à certains moments de la journée : ce ne sont pas tant les habitudes qui régulent les manifestations de notre corps pendant les 24 heures, mais un mécanisme interne assez compliqué : le rythme circadien. De quoi s'agit-il ? Pourquoi est-ce si important ?
Qu'est-ce que le rythme circadien ?
C’est un rythme qui est défini par l’alternance entre la veille, c'est-à-dire la période de la journée pendant laquelle on est éveillé et le sommeil, c'est-à-dire celle pendant laquelle on dort. Il est d’environ 24 heures et peut varier d’un individu à l’autre. Cette variation reste limitée à une ou deux heures. Le rythme circadien est très stable d’un individu à l’autre au cours des différentes périodes de sa vie. Le rythme circadien prend probablement son origine dans le cadre de la régulation de notre horloge interne.
Etudes sur l'horloge interne
L'existence d'une sorte d'horloge qui régule les rythmes vitaux est connue depuis longtemps. Déjà au XVIIIe siècle, le scientifique De Marain étudiait les plantes du Mimosa, qui s'ouvrait le jour, avec le soleil, et se fermait la nuit. En déplaçant la plante dans l'obscurité, le chercheur s'est rendu compte que les feuilles suivaient le même rythme : un signe que la plante avait un des siens. Il en va de même pour l'homme : même en l'absence d'alternance de lumière et d'obscurité et sans points de référence, il a de l'appétit, dort, est actif ou fatigué. Tout cela grâce au rythme circadien, découvert par trois chercheurs américains. La découverte de notre horloge biologique et de son mécanisme a valu à ces scientifiques le prix Nobel de médecine.
C'est une question de protéines
Les chercheurs ont isolé certains gènes qui contrôlent le rythme biologique quotidien. Il s'agit, par exemple, du gène Per ou période, et du Doub ou temps double, qui codent certaines protéines qui sont accumulées ou dispersées dans le corps à différents moments de la journée et parviennent, grâce à des mécanismes biochimiques complexes, à influencer le rythme veille-sommeil, le métabolisme, la satiété et l'appétit, la température corporelle, les valeurs de la pression artérielle.
Chaque heure, la bonne activité
A six heures du matin, la libération de cortisol et d'adrénaline, les hormones qui nous font repartir. Jusqu'à midi, vous êtes en état d'alerte. En début d'après-midi, vous êtes soumis à une meilleure coordination des mouvements et vous avez des temps de réaction plus courts. Au milieu de l'après-midi, la température du corps augmente et la pression est plus élevée. Vers le soir, le corps produit de la mélatonine, l'hormone qui prédispose à la relaxation. Entre minuit et les premières heures du matin, les différentes phases du sommeil se succèdent et la température du corps baisse au minimum. Les rythmes circadiens ne correspondent pas toujours aux rythmes de la vie actuelle. Ce déphasage, qui génère un malaise avec des symptômes réels : maux de tête, nervosité, est plus perceptible lors de voyages dans des fuseaux horaires différents : il faut du temps pour s'adapter aux nouveaux rythmes extérieurs.
Hiboux, alouettes et plantes
Le rythme circadien n'est pas le même pour tous : 60 personnes sont soumises à une alternance veille-sommeil qui coïncide avec le clair-obscur. Les hiboux qui représentent 30 % ont le rythme circadien décalé vers l'avant par rapport aux facteurs externes. Ils produisent du cortisol et de l'adrénaline plus tard dans la matinée et ont une baisse d'attention et de pression plus tard, ils sont donc également actifs tard dans la soirée. Les alouettes, soit 10 %, sont actives dès l'aube, elles sont encore performantes au milieu de la journée, mais l'après-midi, elles sont somnolentes et ont besoin de se coucher tôt. Le rythme circadien a également un effet sur les plantes, qui sont particulièrement sensibles aux changements de lumière et de température, permettant à la photosynthèse de se produire et favorisant ainsi leur croissance et leur développement.
Troubles du rythme circadien
Chez les mammifères, comme chez l'homme, il existe une zone du cerveau qui a la fonction précise de réguler certains rythmes biologiques comme le sommeil. L'activité de cette zone du cerveau est influencée par les lumières qui filtrent à travers la rétine pendant la journée, et par la production de mélatonine par l'hypophyse le soir. Si ces conditions sont altérées par une cause extérieure, les horloges exogène et endogène du corps sont désaccordées de quelques heures. Si le stimulateur cardiaque positionné dans l'hypothalamus est incapable de faire face à ce déphasage, des perturbations du rythme circadien apparaissent, qui ont des conséquences différentes sur la vie sociale et relationnelle. Il s'agit notamment de difficultés de concentration, de problèmes de sommeil ou de réveil nocturne, de fatigue physique, de mauvais résultats scolaires ou professionnels. Les perturbations typiques du rythme circadien comprennent celles qui sont communes au décalage horaire ou au déplacement. Ceux qui travaillent de nuit ou qui sont obligés de prendre l'avion plusieurs fois pour aller travailler courent le risque, par exemple, d'avoir une tension artérielle plus élevée que les autres. Cela peut avoir des conséquences à long terme sur la santé.
Rythme circadien et oncologie
Respecter son rythme circadien est d'une importance fondamentale pour un meilleur bien-être psycho-physique. Des études récentes ont montré que certains types de cancer se développent davantage chez les personnes qui ne respectent pas ce rythme. En outre, le traitement oncologique doit également être effectué en fonction de l'horloge biologique de l'individu. Pour obtenir un meilleur effet de la thérapie anticancéreuse, les médicaments doivent être administrés à certains moments.